La bibliothèque où comment passer le temps après un reveil non-voulu? [libre]

Anny s’était réveillée assez difficilement ce matin. Cela faisait environ une semaine que les cours avaient commencé et la jeune fille n’avait pas encore pris le rythme scolaire, s’étant bien trop habituée au « je peux me coucher tard puisque demain je peux dormir » qui régissait ses vacances. Se levant à taton, les yeux encore fermés, elle se dirigea vers son armoire où elle prit sans réfléchir des habits pour aujourd’hui. De tout façon à quoi bon, ces vêtements étaient tous aussi chers que raffinés. Elle entra dans la salle de bain où une bonne douche froide finit de la réveiller. Un coup de brosse et une touche de maquillage plus tard, Anny était prête. C’est alors qu’elle se souvint que nous n’étions pas lundi…mais samedi ! Aussi n’avait-elle pas cours aujourd’hui !

Que vais-je bien pouvoir faire…pensa-t-elle en regardant l’heure qu’affichait son réveil à savoir sept heure pile.

Il serait en effet étonnant de croiser quelqu’un si tôt un samedi matin, mais l’espoir fait vivre dit-on…aussi avait-elle l’audace de penser quand sortant de sa chambre, elle trouverait peut-être une de ses amies. Bien sûre, elle aurait bien réveiller son frère et l’obliger plus ou moins à lui tenir compagnie, mais Anny n’était pas comme ça. Elle s’en voulait déjà assez du bruit qu’elle avait pu faire en se préparant mais qui n’a pourtant pas reveiller le plus jeune des Gillbourg.

Refermant la porte sans bruit, Anny se retrouva dans les couloirs frais des dortoirs de l’académie. Pas une seule âme en peine dans le même cas qu’elle ne traînait par ici. Seul le ronflement provenant de la chambre d’en face rompait le silence. Sur la pointe des pieds, la jeune fille quitta les dortoirs pour flâner un peu.

Sans trop qu’elle ne sache ni pourquoi ni comment, ses pas la menèrent directement à la bibliothèque. Pourtant, la Gillbourg n’était pas du genre à passer son temps à étudiez dans un endroit si renfermé qu’une bibliothèque. Et poutant, la jeune fille poussa le lourd bâtant afin de pénétrer dans cet antre du savoir. Les rayons s’étendaient à perte de vue regroupent des livres sur tout les sujets que l’on souhaite, tout ce qui a été découvert jusqu’à ce jour y est répertorié. Profitant de l’absence de monde, sa main parcourue délicatement une rangée poussiéreuse jusqu’à s’arrêter sur un ouvrage plus vieux et plus intriguant que les autres. Avec mille précautions, Anny le tira de son emplacement. La couverture bien que quelque peu abîmée pour être passé de mains en mains depuis des toutes ces années, restaient d’une étrange beauté. Elle souffla dessus pour enlever la poussière afin de pouvoir lire le titre. La dorure indiquait avec une écriture à la calligraphie compliquée : « L’Ether, la magie oubliée. »

Allant s’asseoir sur l’un des nombreux fauteuils à disposition, la jeune fille alluma la lampe de bureau mise à sa disposition et commença à feuilleter le livre. Celui-ci parlait des origines de la magie, des divinités que l’on y associait et des conséquences que cela avait engendré. Anny, en tant que descendante de la famille Gillbourg, avait été bercé pendant toute son enfance par des légendes semblables. Mais, au milieu de ses souvenirs flous et des rumeurs qui s’étaient incorporés dans les récits, elle n’avait bientôt plus pu faire la part des choses entre le vrai du faux.

Plongée dans sa lecture, la lycéenne ne prêta pas attention au grincement de la porte qui aurait pu lui indiquer qu’une personne étant entrer dans la bibliothèque. Un éclair de surprise traversa donc ses iris noirs lorsqu’elle sentit des vibrations terrestres proches d’elle. N’arrivant pas à les reconnaître, elle en conclut que le nouveau venu n’était pas quelqu’un de son entourage. Aussi regagna-t-elle rapidement un visage impassible presque hautain lorsqu’elle sentit les pas se rapprocher un peu plus.

La jeune fille s’était encore rapprochée, probablement pour pouvoir lui parler plus facilement.

Puisque je n’ai pas le choix…pensa la Gillbourg retenant un soupir d’exaspération.

Elle se constitua un visage froid et impénétrable pendant qu’elle la jugeait du regard. Ses cheveux chatain sur lequel les premiers rayons du Soleil jouaient et ses yeux profonds lui était vaguement familier ce qui signifiait probablement qu’elle l’avait déjà croisé. Anny ne connaissait pas le nom de cette jeune fille, ce qui signifiait qu’elle ne devait appartenir à aucune des grandes familles du royaume magique. Peut-être venait-elle de l’autre monde ? Celui où les pouvoirs magiques tel que le control de l’eau, la terre, l’air ou le feu ne faisait pas le quotidien des gens ? Si c’était le cas, elle était indigne d’intérêt pour la Gillbourg. D’ailleurs, elle commençait déjà sa tirade d’un ton qui se voulait sûre d’elle, sous les yeux toujours aussi impassible mais sous l’âme critique d’Anny.

"Excuse moi de te déranger, mais je ne pensais pas trouver quelqu'un ici.."

Tu m’étonnes…pensa la Gillbourg ironique.

"...à cette heure-ci..."

Rajoutes-en je ne t’en veux pas…

"...A vrai dire, j'ai perdu un collier auquel je tenais beaucoup..."

Comme c’est ennuyeux pauvre petite chérie…

"...et comme je suis venue emprunter un livre hier soir, je me disais qu'il était peut-être ici..."

Très intéressante ta vie…mais encore ?

Non, contrairement à ce que vous êtes déjà en train de vous dire, Anny n’est pas de nature méchante et hautaine…Bon, peut-être un peu hautaine, mais cela s’explique par ses expériences passées. En effet, il lui est arrivé plusieurs fois étant plus jeune de s’apercevoir que toutes les personnes qui traînait avec elle disant l’apprécier pour ce qu’elle était, ne se servait en fait d’elle que pour une histoire de popularité familial ou bien pour assurer leur avenir en étant sous la protection de la riche et respectée famille de la Terre. Apprenant petit à petit de ses erreurs, elle n’avait plus fait confiance qu’à une poignée de personne qui n’avait pas besoin de sa notoriété pour l’apprécier. Anny s’était alors constituée une sorte de royaume de glace où l’ironie régnait en maître pour préserver son cœur de tous contacts qui pourraient lui faire du mal. Devenant froide et distante vis-à-vis de des personnes qu’elle ne connaissait pas, elle pouvait alors effectivement passer pour une personne hautaine.

Elle répondit d’un ton désinteressé avec un magnifique sourire, faux bien sûre mais, même sans personne autour pour juger, il lui fallait conserver son image:

« Je ne l’ai pas vue, mais si je le trouve, je penserais à toi. »

Sur ces mots, Anny se leva pour remettre en rayon son livre et en trouver un autre plus distrayant pour l’emprunter. Alors qu’elle faisait les rayons d’un pas léger de danseuse, une petite lueur lumineuse attira son reguard. Elle se pencha doucement pour observer d’un peu plus près l’objet et découvrit un pendentif orné de fins diamants d’une certaine valeur.

Cela doit certainement être le collier qu’elle cherchait…

Revenant sur ces pas, Anny arriva aisément à retrouver la jeune fille qui l’avait abordé quelques minutes plus tôt. Elle l’interrompit dans ses recherches en lui tendant le bijou :

« Il me semble que ceci t’appartient. »

Sa voix était douce et calme, et une petite pointe d’amusement se dessinait au fond de ses yeux.

[Hrp: je n'ai rien contre toi...désolé Candice >.<]